Guide de pose sur ancien dormant bois
Suivant le DTU 36.5
Avant-propos : rappel des terminologies
Ouvrant : partie mobile de la fenêtre qui accueille le vitrage.
Dormant : partie fixe de la fenêtre qui accueille l’ouvrant.
Montant : partie verticale de l’ouvrant ou du dormant.
Traverse : partie horizontale de l’ouvrant ou du dormant.
Meneau : partie verticale intermédiaire du dormant.
Cochonnet : butée d’ouvrant se situant du côté extérieur du dormant.
Rejingot : appui de fenêtre en béton supportant la menuiserie.
Aile de recouvrement : partie de profilé sur dormant permettant de cacher l’ancien dormant bois.
Feuillure : renfoncement à l’entrée du tableau permettant d’accueillir la menuiserie.
Tapée : barre de profilé (PVC, alu ou bois) qui se clippe sur le dormant coté extérieur afin de protéger l’isolant visible dans le cas de pose en applique intérieure.
Battement central : partie horizontale accueillant la poignée dans le cas d’une menuiserie à deux vantaux.
Comment poser une fenêtre ? – votre guide
Lors d’une pose de fenêtre, il est indispensable de bien respecter les règles et conseils de mise en œuvre qui vous ont été donnés. Cela permettra de se prémunir d’éventuels défauts d’étanchéité (fuites d’eau, courants d’air, etc.) ou de dysfonctionnements des ouvrants. C’est pourquoi nous proposons un guide détaillé qui décrit comment réaliser la pose d’une menuiserie, que ce soit en neuf, en rénovation ou en dépose totale.
Avant de débuter une mise en œuvre, il est important de s’assurer d’avoir les outils et accessoires adéquats. Ce matériel sera différent en fonction de votre type de pose ainsi que le type de menuiserie que vous installerez (PVC, PVC Renforcé, Alu, Bois, Mixte).
Préparation de votre mise en œuvre
Avant de commencer tout type de pose, vérifiez la compatibilité entre le support existant et la fenêtre à poser. Pour cela, prenez les mesures (largeurs en trois points: deux extrémité et milieu, longueurs, profondeurs) de chacune des surfaces. Prenez ainsi le temps de vérifier leur aplomb, leur équerrage et leur niveau. Cette étape vous permettra de savoir si vous aurez à régulariser la maçonnerie.
Les tolérances du gros œuvre sont de 3mm par mètre avec un maximum de 10mm en longueur, largeur, faux niveau et aplomb.
Aussi, la tolérance de désaffleurement / planéité (entre deux parpaings) est de 3mm sous la règle de 20cm et de 10mm sous la règle de 2m.
Le rejingot doit avoir une largeur minimale de 40mm et une hauteur minimale de 25mm (sauf dans le cas de rejingot préfabriqué auquel cas la largeur minimale est de 30mm).
Ensuite, vous devez vous assurer que les surfaces soient parfaitement propres afin que votre système d’étanchéité puisse adhérer correctement. Vous pouvez passer un coup de balayette pour retirer l’excédent de poussière.
Enfin, un support apte à accueillir un système d’étanchéité doit impérativement être non fissuré, non écaillé et non poreux.
⚠️ Il est de la responsabilité du poseur de s’assurer de la conformité du support. Toute menuiserie posée implique que le poseur accepte le support. Dans le cas de litige, le maçon ne sera pas responsable d’un mauvais support. Si le support est hors tolérances, nous vous conseillons vivement de refuser la pose et de demander le passage du maçon pour un ragréage dans les normes.
Avant installation de menuiserie sur ancien dormant bois, il faut veiller à ce que celui-ci soit sain. La partie la plus susceptible d’être détériorée est la traverse basse. Assurez-vous donc que la traverse basse ne présente pas de zone attaquée (par l’eau, les champignons, les insectes xylophages, les organismes cryptogames, etc…).
Plusieurs astuces cohabitent, dont celle consistant à y insérer une vis et tester la tenue à l’arrachement en tirant dessus. Si l’arrachement de la vis est réalisable à la main, le dormant n’est alors pas suffisamment sain pour y accueillir une nouvelle menuiserie. Il faudra alors procéder à une dépose totale de l’ancien dormant bois ou à une réparation locale comme le remplacement de la traverse basse.
1. Préparation du support
Avant d’installer la nouvelle menuiserie, il convient de préparer le support. En l’occurrence, il s’agit de retirer les anciens ouvrants ainsi que les gâches, et organes de rotations (fiche ou paumelle). Dans certains cas, le dévissage n’est pas ou difficilement réalisable. Il faudra alors utiliser une meuleuse.
On peut ensuite déligner l’ancien dormant à l’aide d’une scie sabre ou équivalent, afin d’obtenir une surface plane sur laquelle appuyer sa fenêtre. Deux options s’offrent donc à vous en fonction de la prise de cote que vous avez réalisée lors de la commande de votre menuiserie.
– Déligner si nécessaire la menuiserie à l’aide d’une scie sabre.
ou
– Installer des fourrures en bois de la même épaisseur que le cochonnet.
2. S’assurer du bon dimensionnement de la nouvelle menuiserie
L’ancien dormant bois agissant comme un pré-cadre, il faut s’assurer que les cotes de la nouvelle menuiserie permettent une installation avec un jeu de 5 à 10mm sur le pourtour de la menuiserie pour loger l’étanchéité.
3. Mise en place du cadre sur son support
Pour faciliter la manutention, il convient de retirer les vantaux du châssis. Celui-ci sera allégé et évitera l’apparition de TMS (Troubles Musculo-Squelettiques).
Afin d’assurer le jeu de 5.0mm, le calage peut être effectué soit à l’aide de cales plates en plastique, soit d’une réglette de 5.0mm en bois imputrescible. Les cales se placent au droit des montants et des meneaux. Dans le cas d’un coulissant, entraxe maximal entre les cales est de 30cm ainsi qu’au droit des chariots du coulissant. En revanche, il est préférable de mettre en place une cale continue. Ces cales assureront la répartition du poids de la menuiserie sur le support.
Dans le cas d’une étanchéité par mousse imprégnée, il convient de mettre en place la mousse imprégnée avant la pose du châssis. Au niveau de la traverse basse, la mousse imprégnée doit obligatoirement remonter sur 10cm le long des montants de l’ancien dormants bois. La pose de la mousse imprégnée sur les montants et traverse haute doit se faire en partant du bas des montants. Ainsi, la mousse imprégnée est doublée sur 10cm. Il est préférable que le cordon d’étanchéité soit d’un seul tenant sur la traverse basse.
La mousse imprégnée utilisée est une mousse de Classe 1 (pression de 600Pa). Elle assure l’étanchéité à l’eau et à l’air. Il n’est pas nécessaire, selon le DTU36.5, de réaliser une deuxième barrière à l’étanchéité via un joint mastic silicone. Ce produit offre donc un gain de temps. Sa mise en place est facilitée de par sa face adhésive qui permettra une adhérence sur tous supports.
Dans le cas d’une étanchéité par double barrière (fond de joint + mastic silicone), nous vous conseillons d’utiliser un fond de joint adhésif. Il peut être constitué de mousse imprégnée Classe 2. La différence repose sur la quantité de résine présente dans la mousse et sa résistance à une pression de 300Pa seulement (Classe 2). La mise en place de ce fond de joint est identique à celle d’une mousse imprégnée de Classe 1 (600Pa). Une fois le calage réalisé ainsi que la pose de la première barrière à l’étanchéité, vous pouvez poser le cadre de la nouvelle menuiserie. Pour faciliter cela, vous pouvez poser la traverse basse sur les cales et basculer ensuite le cadre dans son emplacement final.
Avant la fixation du cadre dans son support, vérifiez l’horizontalité de la traverse basse. Vous pourrez ajuster celle-ci en ajoutant des cales de différentes épaisseurs entre le support et le châssis de la nouvelle menuiserie.
Vérifiez aussi que le niveau horizontal, vertical (aplombs) et diagonal soit compris dans les tolérances.
4. Fixation du cadre sur son support
Selon le DTU 36.5, la distance entre chaque fixation peut varier en fonction du Cahier des Charges des fixations utilisées. De manière générale, elle ne doit pas dépasser 80cm. L’emplacement des fixations sur les montants est prioritairement au voisinage des organes de rotation (+/- 10cm) et de part et d’autres des traverses et des meneaux. Il convient de rappeler que les fixations ne doivent pas interrompre les garnitures d’étanchéité, ni s’opposer à leur mise en place.
⚠️ Attention, à l’inverse des montants et de la traverse haute, la traverse basse ne doit en aucun cas être fixée par une vis traversante verticale. Pour des raisons d’étanchéité, la traverse basse doit être fixée à l’aide d’une patte ou via l’aile de recouvrement. Le cadre ne peut être percé que dans le cas d’une pose frontale dans l’aile de recouvrement.
Pour assurer une mise en œuvre simple et efficace, nous proposons d’utiliser nos vis réglable pour ancien dormant bois (SPTR-V6). Cette vis permettra, par clippage sur dormant, d’assurer le calage de la menuiserie. En effet, une fois la vis clippée, vous pourrez visser ou dévisser pour faire avancer ou reculer votre menuiserie et ainsi effectuer le réglage nécessaire.
⚠️ Attention, les vis utilisées doivent impérativement avoir une tête plate et de diamètre 8 mm minimum afin d’assurer une bonne tenue à l’arrachement.
L’installation de la vis réglable SPTR-V6 dépend de la menuiserie.
– Dans le cas d’une menuiserie PVC, percez votre menuiserie à l’aide d’un foret HSS de diamètre 6.0mm.
– Dans le cas d’une menuiserie Aluminium, percez votre menuiserie à l’aide d’un foret HSS de diamètre 5.0mm.
– Dans le cas d’une menuiserie Bois, percez votre menuiserie à l’aide d’un foret HSS de diamètre 4.0mm dans le bois tendre et 5.5mm dans le bois dur.
Pour la fixation de la traverse basse, nous vous conseillons d’utiliser une patte de fixation spécialement conçue qui se fixe dans le profilé. Nos Fixations Traverse Basse (FTB) sont dimensionnées en fonction du type de profilé utilisé.
Une fois déployée, vous pourrez déformer celle-ci pour que sa forme épouse celle de l’ancien dormant bois. Vissez la patte à l’aide d’une vis prévue à cet effet. Cette patte brevetée est la seule autorisée dans ce cas de pose.
5. Finalisation de l’étanchéité
Dans le cas d’une étanchéité à double barrières, il vous sera nécessaire de réaliser un joint silicone. Ce joint silicone viendra s’appuyer sur le fond de joint adhésif préalablement disposé sur la menuiserie. Il est important de mettre en place le fond de joint lors de l’installation de la fenêtre afin de laisser le temps à celui-ci de se décompresser. Si vous extruder votre joint silicone en s’appuyant sur un fond de joint non décomprimé, votre joint ne sera pas uniforme et n’aura pas de surface d’appui quand vous le lisserez.
La profondeur du joint silicone est défini selon le DTU 36.5 à l’aide d’une règle simple d’utilisation: Profondeur > Largueur/2. Cette règle s’applique avec un minimum de profondeur de 5mm pour les mastics silicones SNJF GF25E. Nous vous invitons à vous rendre sur notre page explicative de la norme SNJF et leur signification.
Pour lisser le joint silicone, nous vous conseillons de diluer du liquide de lissage dans de l’eau et de pulvériser le mélange à l’aide d’un pulvérisateur sur votre joint. Ce mélange pulvérisé en surface vous permettra de lisser le joint silicone posé de manière propre et soignée pour un rendu parfait.
De plus, il sera nécessaire de boucher les trous de drainages de l’ancien dormant bois à l’aide de mastic silicone pour éviter toute nidification d’insectes.
La rénovation du joint de l’ancien dormant bois contre le support maçonné est conseillée afin de s’assurer qu’aucun défaut d’étanchéité ne se présentera.
⚠️ Un joint en mastic silicone doit être de minimum 8mm et maximum 20mm de large. Au-delà, il faut impérativement utiliser une mousse imprégnée Classe 1 (type IsoTechno 600) ou une membrane d’étanchéité.
⚠️ La mousse expansive PU n’est pas admise comme fond de joint pour accueillir le mastic silicone ni comme élément de fixation. Il opère uniquement en tant que complément d’isolation.
6. Pose des ouvrants et contrôle de l’installation
Une fois votre dormant correctement fixé et l’étanchéité de votre menuiserie réalisée, installez les ouvrants. Vissez la poignée et retirez les films de protection présents sur la menuiserie. Fixez les grilles de ventilation.
Pour finir, assurez-vous du bon fonctionnement de vos ouvrants et vérifiez l’aplomb ainsi que l’horizontalité de la menuiserie. Les tolérances sont de +/- 2mm pour des largeurs de menuiserie inferieures à 1,50 m, de +/- 3mm pour les menuiseries dont la largeur est supérieure à 1,5 m et de moins de 2mm d’écart entre les diagonales.
Une technique efficace pour une vérification rapide est de glisser un doigt sous le battement central de la menuiserie. Si vous sentez une différence de niveau entre un vantail et l’autre, alors la menuiserie n’est pas d’équerre. Il faudra alors ajuster l’aplomb en vissant ou dévissant les vis SPTR-V6 de part et d’autres des montants.
7. Installation des profilés d’habillage
L’ancien dormant bois doit être protégé des intempéries au moyen de profilés d’habillage.
8. Ventilation de l’ancien dormant bois
Afin d’assurer la pérennité de l’ancien dormant bois, celui-ci doit impérativement être ventilé en laissant deux orifices de diamètre 5.0mm sur les profilés d’habillages, eux-mêmes posés à 3-5mm du support bois.
De plus, il est vivement déconseillé de coller les profilés directement sur le support bois.
⚠️ Attention, il est interdit d’appliquer un joint silicone entre l’habillage et le support maçonné. En effet, celui-ci empêcherait la ventilation de l’ancien dormant bois.